Dans la chronologie classique de la ciguatéra, la "PHASE D'INCUBATION" de l’intoxication, c'est à dire la période entre la prise du repas toxique et la survenue des premiers symptômes, est estimée entre 6h et 12h dans la majorité des cas.

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Les PREMIERS SIGNES de l'intoxication se caractérisent en général par l'apparition de troubles gastro-intestinaux dont des crampes abdominales, nausées, diarrhées et/ou vomissements qui s'estompent en général au bout de 24h-48h.

Les manifestations neurologiques peuvent faire leur apparition au cours de ces premières heures (démangeaisons, céphalées, paresthésie, dysesthésies,...).

Une sensation de brûlure ou des douleurs urogénitales sont également observées dans certains cas, dès les premiers jours.

Sur le plan cardiovasculaire, des cas d’hypotension, de bradycardie, de modifications de l’onde T et, plus rarement, de tachycardie peuvent survenir dès les premières 24h-48h. Ces atteintes sont en général associées aux formes sévères de l'intoxication.

La ciguatéra n'entraine PAS DE FIEVRE. Au contraire, il peut arriver que durant les premières 24h-48h qui suivent l'intoxication, le malade présente une légère hypothermie, accompagnée de frissons.

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Les troubles digestifs s'estompent rapidement, spontanément ou en réponse à un traitement. Ils laissent alors place à une « PHASE D'ETAT », plus caractéristique, marquée par l’apparition de signes rhumatologiques,  neurologiques et systémiques plus marqués, parmi lesquels les paresthésies (picotements des extrémités, de la bouche et du pharynx) accompagnées de dysesthésies et/ou allodynie au froid (provoquant chez le malade des sensations de brûlures au contact d’objets ou de liquides froids). Contrairement aux signes gastro-intestinaux, les troubles neurologiques sont susceptibles de perdurer dans le temps, pendant plusieurs semaines, mois, voire jusqu’à plusieurs années.

Les symptômes connus pour persister le plus longtemps sont le prurit, les vertiges, les paresthésies, les dysesthésies, l’ataxie, la faiblesse généralisée et les troubles de l’humeur de type dépression.

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Outre les manifestations majeures listées ci-dessus, une faiblesse généralisée évoquant un Syndrome de Fatigue Chronique (SFC) est souvent rapportée dans les zones d’endémie de la ciguatéra. Cet état de fatigue permanente, reconnu pour perdurer, peut expliquer, en partie, la survenue de dépression décrite chez certains malades, n’excluant pas une possible action centrale directe des Ciguatoxines.

 

 

 

Chronologie d'apparition et degré d'inconfort des signes cliniques observés suite à une ciguatéra

 

 
 

 

La ciguatéra frappe avant tout par le nombre élevé et la diversité des symptômes exprimés, qui se regroupent en plusieurs grandes familles : digestifs, neurologiques, cardio-vasculaires, rhumatologiques et généraux. En pratique, plus de 175 symptômes différents ont été recensés dans la littérature médicale.

 

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Principaux organes et systèmes affectés par la ciguatéra

 

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Symptômes pouvant être rencontrés dans les cas de ciguatéra

 

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A ce jour, il n'existe PAS DE TEST BIOLOGIQUE permettant de confirmer le diagnostic de ciguatéra.

Actuellement, celui-ci repose uniquement sur l'historique d'intoxication; l'espèce consommée, la nature et l'évolution du tableau clinique. Seule le recherche de ciguatoxines dans les restes de repas, permet de confirmer l'origine du syndrome. Certaines manifestations telles que des paresthésies (démangeaisons, brûlures, engourdissements) des extrémités, du visage, de la bouche et l'apparition de douleur anormale au contact d'objet ou de liquide froids, associés au phénomène de réactivation du tableau clinique après consommation de certains aliments, peuvent être considérés comme caractéristiques de la ciguatéra.


 Outils d'aide au diagnostic de la ciguatéra

 

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La ciguatéra présente un faible taux de mortalité (<0.1%) et n'a jusqu'à présent jamais été associée à la survenue de pathologies telles que cancers, atteintes neurodégénératives, etc. Les rares cas mortels surviennent en général dans les 48h après l'intoxication et sont essentiellement dus à une défaillance cardiovasculaire et des atteintes du système nerveux central,  aggravés par une forte déshydratation provoquée par les diarrhées et vomissements. Aucun cas mortel lié à la ciguatéra n'a été observé en phase chronique de l'affection.

Si les troubles liés à l'intoxication peuvent, dans certaines situations, perdurer plusieurs mois, voire années, ils finissent en général par s'estomper spontanément.

Par ailleurs, si la ciguatéra, n’est pas « contagieuse », elle présente par certains aspects, un caractère « transmissible » : soit par voie sexuelle (qui pourrait expliquer la survenue de prurit localisé et d'atteintes systémiques mineures chez un partenaire sain  à la suite d'un rapport sexuel avec un partenaire atteint de ciguatéra); soit de la mère à l’enfant par voie trans-placentaire ou via le lait maternel. Dans ce dernier cas, il est fortement recommandé aux mères d'arrêter d'allaiter leur enfant durant 1 mois.

Enfin, bien qu’exceptionnel, la ciguatéra peut être responsable d’accouchements prématurés en cas d'intoxication au cours de la grossesse.

 

 

    

Il peut arriver qu'au cours d'un même repas, plusieurs personnes consomment le même poisson toxique, mais qu'une partie seulement des convives déclare les signes de l'intoxication.

On illustre ce phénomène par la "théorie de la goutte d'eau qui fait déborder le vase".

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Les consommateurs chroniques de produits marins des zones endémiques de la ciguatéra accumulent tout au long de leur vie des quantités infimes de ciguatoxines dans leur organisme. Ces dernières sont ensuite redistribuées et stockées dans différents organes et tissus (graisses et muscles, notamment, en raison du caractère fortement lipophile des ciguatoxines). La teneur en toxines est donc susceptible de varier d'un individu à l'autre, en fonction de ses habitudes alimentaires.

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Ce n'est que lorsque le niveau de toxines contenu dans l'organisme dépasse un seuil qualifié de "symptomatique" que les signes de l'intoxication se déclenchent.

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Ce seuil est estimé à 0.1 ng de toxines/g de chair.

                
 
           

 

 

Ciguatéra: Notion de seuil symptomatique

 

 

 

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