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 Si la ciguatéra était jusqu’à peu considérée comme une problématique propre aux territoires insulaires et côtiers des mers chaudes, nous assistons depuis quelques années à une expansion progressive des zones ciguatérigènes, vers des régions plus tempérées et auparavant indemnes d'’Europe, de Corée et du sud de l'Australie...

C'est ainsi que des cas autochtones de ciguatéra (i.e. liés à la consommation de poissons pêchés localement) ont été répertoriés dans des nouvelles régions depuis le début des années 2000, notamment à Madère,aux îles Canaries, Vietnam, Indonésie, Malaisie, Macau, Thaïlande et Corée du sud.

L’émergence de ces nouvelles zones de risque ciguatérique pourrait trouver son origine dans les effets du changement climatique (réchauffement global) favorisant la prolifération, à l’échelle mondiale, des organismes toxino-producteurs et/ou la migration de poissons tropicaux et subtropicaux toxiques vers des régions plus tempérées.

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Le développement du tourisme et du commerce international ainsi que  l'attrait grandissant pour les produits d'origine "exotique", font des consommateurs de produits marins des régions tempérées de nouvelles victimes potentielles de la ciguatéra.

Ainsi, des cas de ciguatéra dits « d’importation » de plus en plus nombreux sont recensés chaque année aux Etats-Unis, Canada ou encore en Europe.

Il peut s'agir d'un touriste s'intoxiquant au cours d'un voyage en zone d'endémie, ou d'une intoxication survenant en zone tempérée après consommation de poissons contaminés importés de région endémique.

 

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Cartographie des cas importés de ciguatéra

 

 

D'après la littérature, la ciguatéra affecterait entre 50 000 et 500 000 personnes dans le monde chaque année. Dans les faits, il est extrêmement difficile d'avoir une idée précise de la situation et de son évolution tant cette pathologie demeure invisible aux yeux des autorités de santé.

Dans certaines régions endémiques, seulement 10 à 20 % des cas sont rapportés officiellement.

Bien qu’étant considérée comme l’intoxication d'origine non bactérienne liée à la consommation de produits marins la plus répandue au monde, les chiffres de son impact sur la population globale souffrent d’un réel manque d’exhaustivité, imputable en partie au manque d’information, de surveillance épidémiologique et aux difficultés liées au diagnostic (souvent erroné, tardif, voire inexistant).

De plus, en raison de l'absence de traitement spécifique et réellement efficace, beaucoup de personnes intoxiquées préfèrent se soigner seules, sans l'aide d'un médecin, échappant alors au décompte, puisqu'ils ne font pas l'objet de déclaration officielle.

Enfin, rares sont les pays disposant d'un réseau de veille sanitaire collectant des données sur la ciguatéra, ou imposant sa déclaration systématique aux autorités de santé.

 

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