Dès sa création, en 1967 sous la direction du Dr Raymond Bagnis, l’Unité d’Océanographie médicale, aujourd’hui rebaptisée Laboratoire des Micro-algues Toxiques (LMT), concentre ses recherches sur l’étude de la ciguatéra. Elle s’est dès lors imposée comme une référence dans le Pacifique Sud insulaire.

De l’étude du dinoflagellé Gambierdiscus , à la mise en place d’un dispositif de surveillance et de prévention du risque ciguatérique en Polynésie, le LMT souhaite développer et renforcer son approche intégrée de la problématique.

          
     
     
 
   Surveillance épidémiologique 

 

L’intoxication de type ciguatéra est une pathologie hautement prévalente en Polynésie Française où elle constitue un problème de santé publique persistant aux conséquences économiques réelles. Ce programme, mené en partenariat avec la Direction de la Santé de Polynésie a pour but de préciser l’étiologie des différentes formes d'intoxications par biotoxines marines présentes en Polynésie, et de suivre l’évolution de ces intoxications par île et archipel. Actuellement, nos efforts portent principalement sur l’amélioration de l’exhaustivité de ce programme de déclaration, en donnant la possibilité aux professionnels de la santé et aux particuliers de faire un signalement en ligne (grâce à un site internet dédié à cet effet). Le LMT travaille également à l’extension de la surveillance de la ciguatéra aux autres régions du monde afin de mieux connaître la prévalence de ce phénomène à l’échelle du globe.
 
     
     
 

 

  Etude de la diversité génétique et de la variabilité toxinique au sein du genre Gambierdiscus

 

 L’un des tous premiers objectifs des recherches au sein du LMT a été la mise au point de techniques de culture adaptées à une croissance et une production toxinique optimum de la micro-algue Gambierdiscus. Une algothèque a ainsi été constituée au fil des ans, à partir des lignées cellulaires isolées  des différentes îles de Polynésie où le laboratoire a été amené à effectuer des campagnes de collecte. Les études ultérieures ont permis de montrer que le genre Gambierdiscus se caractérisait à la fois par une diversité génétique remarquable et une toxinogenèse complexe (imprévisibilité du caractère toxique d'une souche, ou encore, au niveau de toxicité variant d'une espèce à l'autre, voire même d'une souche à l'autre au sein d'une espèce donnée) . Ces données soulignent la nécessité:(i) de doter le laboratoire d’outils performants (qPCR) permettant la détection et la quantification en temps réel des lignées toxiques de la micro-algue in natura, pour une meilleure appréciation du niveau du risque ciguatérique dans une aire de pêche donnée ; et (ii) mieux comprendre le déterminisme de la toxinogenèse chez Gambierdiscus .

 

 
     
     
 
   Veille technologique

 

 La focalisation des recherches sur l’intoxication de type ciguatéra en Polynésie a longtemps laissé dans l'ombre le risque potentiel lié à d'autres syndromes d'intoxications pourtant connus de longue date des populations (e.g. syndromes d’intoxication de type paralysant, diarrhéique, et amnésiant, ou encore intoxications liées à la consommation de chairs de tortues ou de requins ). Or les toxines marines associées à ces différents syndromes présentent une grande diversité de structures chimiques et d’activités biologiques, qui génère de nombreuses contraintes, tant scientifiques qu’opératoires, en termes de détection et de dosage de ces composés.

Autre phénomène préoccupant : on assiste, ces dernières années, à l’émergence de syndromes d’intoxication atypiques, parfois associés à des taux de mortalité inhabituellement élevés, conséquence vraisemblable de la présence concomitante de plusieurs familles de toxines au sein d’un même produit marin.

La démarche retenue au sein du LMT pour assurer cette veille technologique est donc de soutenir les différentes initiatives visant à l’introduction de nouvelles techniques de surveillance et de détection adaptées à ce contexte éco-toxicologique complexe des écosystèmes lagonaires polynésiens, tout en veillant à l’amélioration constante des outils de détection  existants.

 

 
     
     
 
  Gestion du risque ciguatérique 

 

Le LMT organise régulièrement des campagnes de terrain visant à une meilleure gestion du risque ciguatérique au sein des communautés locales dans plusieurs îles de Polynésie. Ces actions, qui sont la traduction pratique des avancées réalisées en recherche fondamentale, consistent par exemple à établir une cartographie du risque dans les lagons de Polynésie fortement affectés par la ciguatéra: distribution géographique et abondance des micro-algues toxinogènes,  identification des aires de pêche et espèces pisciaire les plus à risque de ciguatéra. Elles sont également l’occasion de mener en parallèle des actions d’information, de communication et de sensibilisation à visée de prévention, auprès du personnel de santé publique, des populations et des écoles.

 
     
 

 Approche intgre TR

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